Les troubles du spectre de l’autisme (TSA)
Dans la liste des troubles envahissants du comportements du DSM-IV (APA, Paris 1995, F89-9 [299.80]), on trouvait l’autisme, le syndrome d’Asperger, le syndrome de Rett, le trouble désintégratif de l’enfance et le trouble envahissant du développement non spécifié. Dans le DSM-5, ces troubles sont réunis dans le seul diagnostic de trouble du spectre de l’autisme (TSA). Dans le syndrome de Rett, les symptômes autistiques ne sont pas très visibles et on ne les observe que durant une courte période du développement. Il a été supprimé de la catégorie TSA du DSM-5. On utilise désormais le terme « TSA avec conditions médicales ou génétiques connues » lorsque le TSA est associé à un autre trouble comme le syndrome de Rett.
Critères diagnostics du trouble du spectre de l’autisme (TSA) : (DSM-5, APA, Paris 2015 page 55 ) Déficits persistants dans la communication sociale et les interactions sociales dans de multiples contextes, comme en témoigne ce qui suit, actuellement ou précédemment (les exemples sont illustratifs et non exhaustifs) : Déficits de la réciprocité socio-émotionnelle, allant, par exemple, de l’approche sociale anormale et l’incapacité d’échanger dans une conversation ; au partage réduit d’intérêts, d’émotions, ou d’affect ; à l’échec d’engager ou de répondre à des interactions sociales.Déficits dans les comportements de communication non verbaux utilisés pour l’interaction sociale, allant, par exemple, de la communication verbale et non verbale mal intégrée ; à des anomalies dans le contact visuel et le langage du corps ou des déficits dans la compréhension et l’utilisation de gestes : à un manque total d’expressions faciales et de communication non verbale.Déficits dans le développement, le maintien et la compréhension des relations, allant, par exemple, de difficultés à adapter le comportement en fonction de divers contextes sociaux ; à des difficultés à partager les jeux imaginatifs ou à se faire des amis ; à l’absence d’intérêt pour les pairs.Modes restreints, répétitifs de comportements, d’intérêts ou d’activités, comme en témoigne au moins deux des éléments suivants, actuellement ou précédemment (les exemples sont illustratifs et non exhaustifs) : Mouvements moteurs, utilisation d’objets, ou parole stéréotypés ou répétitifs (par exemple, stéréotypies motrices simples, aligner des jouets ou retourner des objets, écholalie, phrases idiosyncrasiques (hors contexte)).Insistance sur l’adhésion inflexible à des habitudes ou modes ritualisés de comportement verbaux ou non verbaux (par exemple, une détresse extrême en cas de petits changements, difficultés avec les transitions, modes de pensée rigide, rituels de salutation, besoin de prendre le même itinéraire ou de manger la même nourriture tous les jours).Intérêts très restreints et circonscrits qui sont anormaux dans leur intensité ou leur orientation (par exemple, un fort attachement à des objets inhabituels, des intérêts excessivement circonscrits ou poursuivis avec une persévération excessive).Hyper- ou hypo réactivité à des inputs sensoriels ou niveau intérêt inhabituel pour les aspects sensoriels de l’environnement (par exemple, indifférence apparente à la douleur/température, réaction négative à des sons ou des textures spécifiques, sentir ou toucher des objets excessivement, fascination visuelle pour des lumières ou mouvement). La sévérité est spécifiée sur la base des déficits dans ces deux catégories A et B. Les symptômes doivent être présents dans la période de développement précoce (mais peuvent ne devenir pleinement manifestes qu’après que les exigences sociales dépassent les capacités limitées, ou peuvent être masqués par des stratégies apprises plus tard dans la vie).Les symptômes causent une altération cliniquement significative du fonctionnement actuel dans les domaines sociaux, scolaires ou professionnels, ou d’autres domaines importants.Ces perturbations ne sont pas mieux expliquées par la déficience intellectuelle (trouble de développement intellectuel) ou un retard global de développement. La déficience intellectuelle et le trouble du spectre de l’autisme surviennent fréquemment ensemble ; pour poser les deux diagnostics de trouble du spectre de l’autisme et de déficience intellectuelle, la communication sociale devrait être inférieure à celle prévue pour le niveau de développement général. |
Les TSA sont diagnostiqués par des psychiatres spécialisés. Le diagnostic se fait la plupart du temps dans des centres de ressource de l’autisme (CRA) ou centres de recherche et de diagnostic autisme et troubles apparentés (CREDAT).
La remédiation peut se faire avec des groupes d’habilité sociale. Une psychothérapie et un suivi médical sont parfois nécessaires pour les troubles anxieux. (HAS[1], Troubles du spectre de l’autisme Intervention et parcours de vie de l’adulte, 2018, page 35). Si les TSA sont flagrants, ils sont détectés sur les premières années de scolarisation et ainsi lorsque l’élève arrive au lycée, il a déjà un PPS.
Dans lesétablissements scolaires, il arrive aux accompagnants de déceler des signes de TSA chez certains des élèves. Il est alors délicat d’alerter les familles et ils choisissent alors de prendre la moins mauvaise solution quitte à mettre en place des adaptations via un PAP sans diagnostic car ce n’est pas leur rôle. Lorsque la famille comprend la situation de handicap de son enfant, elle commence un long parcours semé d’embuches surtout si l’enfant approche de la majorité. Le rôle du professeur ressource et de l’infirmière est alors d’orienter la famille vers le centre médical scolaire (CMS) et les conseiller sur le dossier à faire pour la MDPH. Comme les délais d’attente pour une prise en charge dans les hôpitaux ou CMP[2] sont très longs, nous ne pouvons attendre et mettons en place un accompagnement grâce à un PAP en attendant les différents bilans et accompagnements thérapeutiques.
Les troubles de la communication sociale pragmatique
Les élèves qui ont des déficits importants dans les relations sociales, mais dont les symptômes ne répondent pas vraiment aux critères du trouble du spectre de l’autisme, sont évalués pour le trouble de la communication sociale pragmatique. Il s’agit d’un nouveau diagnostic dans le DSM-5 qui est dans la catégorie des troubles de la communication au même titre que les troubles du langage. Quelques élèves ayant un haut potentiel se retrouvent dans cette catégorie.
Trouble de la communication sociale pragmatique (DSM-5, APA, Paris 2015 page 53 ) Spécificateurs : Avec ou sans déficit intellectuel ; Avec ou sans déficit du langage ; Associé à une condition médicale ou génétique connue ou un facteur environnemental ; Associé à un autre trouble neurodéveloppemental, mental ou du comportement ; Avec une catatonie. Voici les critères diagnostiques du trouble de la communication sociale : A. Difficultés persistantes dans l’utilisation sociale de la communication verbale et non verbale comme manifestées par l’ensemble des caractéristiques suivantes : Déficits de l’utilisation de la communication à des fins sociales d’une manière qui est appropriée pour le contexte social, comme saluer ou partager des informations.Capacité réduite de changer la communication selon le contexte ou les besoins de l’auditeur, comme parler différemment dans une salle de classe que dans un terrain de jeux, parler différemment à un enfant et à un adulte, et éviter l’utilisation d’un langage trop formel.Difficultés à suivre les règles de la conversation et de la narration, comme parler à tour de rôle dans la conversation, reformuler lors d’une incompréhension, et savoir comment utiliser les signaux verbaux et non verbaux pour réguler les interactions.Difficultés à comprendre ce qui n’est pas dit explicitement (par exemple, faire des inférences) et le sens non littéral ou ambiguë du langage (par exemple, les expressions idiomatiques, l’humour, les métaphores, les significations multiples qui dépendent du contexte pour l’interprétation.) B. Les déficits entraînent des limitations fonctionnelles de la communication efficace, de la participation sociale, des relations sociales, de la réussite scolaire ou la performance au travail, individuellement ou en combinaison. C. Les symptômes apparaissent durant la période précoce de développement (mais les déficits peuvent ne pas devenir pleinement manifestes tant que les demandes de communication sociale ne dépassent pas les capacités limitées). D. Les symptômes ne sont pas dus à une autre condition médicale ou neurologique ou à de faibles capacités dans les domaines de la structure des mots et de la grammaire, et ne sont pas mieux expliqués par un trouble du spectre de l’autisme, une déficience intellectuelle (un trouble du développement intellectuel), un retard du développement global, ou un autre trouble mental. |
Comme dans le spectre autistique, la remédiation peut se faire avec des groupes d’habilité sociale. Sur le plan de l’accompagnement que l’on peut mettre en place, il est identique à celui que l’on fait pour des TSA.
[1] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2018-09/autisme_adulte_guide_appropriation_fevrier_2018.pdf
[2] Centre médico psychologique
Documentations sur le syndrome d’Asperger :
